L’édification du temple commença sous le règne de Ptolémée VI dans les années 200 avant notre ère. Mais ces travaux de construction s’étaient poursuivis sur plusieurs décennies. En 30 av. J.-C., Ptolémée XIII acheva l’édifice. Vous le remarquerez sur place : le temps a eu raison de certaines de ces parties. Toutefois, l’essentiel du bâtiment est bien debout. Deux élévations de mur encerclent toute la structure du temple. Plus d’un relief affiche diverses scènes de la vie sociale à l’instar des cérémonies nuptiales.

Une civilisation brillante avait mis l’Égypte au-devant de la scène pendant plusieurs siècles. Elle s’est caractérisée par d’intenses activités philosophiques et scientifiques. Mais le socle de tout le savoir égyptien, qui déplaçait les savants d’Europe, fut la spiritualité. Celle-ci consistait en l’adoration de plusieurs dieux. Autrement dit, chacun des principes fondamentaux de la vie est symbolisé par un dieu. Sobek et Haroëris sont deux de ces nombreuses divinités qui peuplaient le monde des esprits en Égypte. Visiter le temple, c’est faire un voyage dans le temps pour apprécier toute l’importance de cette époque révolue.

Ordinairement, à chaque dieu correspondait un sanctuaire. Mais le temple de Sobek et Haroëris fut construit pour vénérer deux divinités. Les doubles niveaux observés dans l’architecture répondaient à ce choix inhabituel. Sobek représente le dieu de l’eau. À ce titre, il était vénéré dans tout le Nil et représenté par un être au corps d’humain avec une tête de crocodile. Vous en trouverez une représentation sur les murs du temple.Quant au dieu Haroëris, on lui attribue le corps d’un homme qui porte une tête de faucon surmonté du disque solaire. La mythologie le fit vainqueur de Seth, le symbole du mal. Il fut donc le dieu qui dispense les biens sur terre et aide à maîtriser le mal.