Quand vous franchirez les limites de Lindos, vous remarquerez dans un premier temps le contraste saisissant qui l’oppose au cadre urbain environnant. Vous distinguerez nettement l’acropole sur le point culminant de la cité. Juchée sur une hauteur de 116 m, elle s’impose comme la pièce maîtresse des lieux. Ses propylées miraculeusement préservés de l’anéantissement s’offrent à la découverte. Des portiques, une terrasse, des colonnes, des citernes ou encore des voûtes achèvent la caractérisation de l’espace archéologique. Les besoins hydriques de la cité étaient couverts par l’eau recueillie dans les cuves qui avaient une contenance de 300 m³. De ce système hydraulique, seules les têtes de puits sont visibles.

Les traces des différents ouvrages de fortification érigés tout autour de la cité antique peuvent être examinées. En effet, certains éléments des ouvrages défensifs de la ville furent mis en place au cours de l’époque byzantine. D’autres le furent pendant la période ottomane et d’autres encore durant l’ère médiévale. On doit aux chevaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem l’édification de la forteresse hospitalière. Celle-ci, entamée au XIVe siècle, fut terminée à la fin du siècle suivant. À une certaine époque, notamment au Moyen-Âge, les rivalités qui déchiraient les occupants de la cité conduisirent un clan à construire un mâchicoulis pour renforcer la fortification. De nos jours, des restes de cet ouvrage sont encore visibles.

Au niveau le plus haut de l’acropole se dressait un temple dédié à Athéna. Mais on estime qu’avant que ce lieu serve à ce culte, il fut le sanctuaire d’une divinité inconnue. L’édifice dont vous verrez des restes sur le site était d’un style dorique. De nombreux constituants retrouvés pendant des fouilles successives furent repositionnés. En observant les traces archéologiques, on se rend compte des compartiments du temple. Sa structure laisse entrevoir la présence d’une cella, mais aussi d’un pronaos et d’un opisthodome. Ce dernier constituant parvient jusqu’à nous par certains de ces éléments, à savoir une paroi et un muret que vous trouverez à l’est du temple.

Afin de garantir ou d’accélérer la réalisation de leurs vœux, l’on promettait des offrandes aux divinités. La promesse la plus courante à l’époque, c’était de construire une exèdre à certains endroits bien choisis du sanctuaire. La visite du site montre que les adeptes tenaient parole. On le voit notamment à la présence de nombreuses exèdres sur le site. Ces ouvrages en forme d’hémicycle destinés à la conversation étaient légion à Lindos. Au moins une d’entre elles nous est parvenue. Vous pourrez ainsi contempler l’exèdre que Pamphilidas offrit en vertu de la réalisation d’un de ses vœux les plus chers.