Une promenade à pied à travers Orvieto représente déjà un événement. Les pavés qui recouvrent les ruelles vous renverront votre image, tellement elles sont lustrées par le temps et les intempéries. C’est en écoutant résonner le bruit de mille pas sur ces pavés plusieurs fois centenaires que vous irez vers le Duomo. La cathédrale de la ville est un chef d’œuvre comme la chrétienté en renferme rarement. Tenez ! Une face toute dorée et toute de marbre vêtue, une rosace enchanteresse ornée des 52 saints correspondant aux 52 semaines de l’année. Mais ce n’est pas tout. Entrez dans la bâtisse. Son intérieur s’illumine à la réverbération de mille vitraux. Écoutez ! Il vaut mieux voir tout ça vous-même.

Non loin de cette cathédrale se trouvent deux modestes chapelles, mais qui sont grandes par leur histoire. La première, c’est San Brizo. Vous y admirerez de magnifiques fresques dont la réalisation fut entamée en 1499 par Luca Signorelli. Au nombre des scènes peintes se remarque celle sur le Jugement dernier. Celle-ci aurait inspiré le grand Michel-Ange pour la création de celle de Sixtine. La seconde chapelle, c’est celle du Caporal. Cette petite merveille n’a pu être achevée qu’au bout de 400 ans de travaux ! Le résultat atteint depuis le XVIIe siècle ne réclame que de menues rénovations pour être un véritable monument qui relève la splendeur de la ville.

Pour tout dire, toute la ville est en réalité un musée. Il se trouve presque à chaque mètre carré une pièce unique à contempler. Le plus important des musées reste sans doute celui de la cathédrale. Une bonne partie des merveilles se trouve dans le palais des papes. Vous pourrez contempler des chefs-d’œuvre produits entre la période médiévale et la Renaissance. Il s’agit par exemple des panneaux admirablement peints par Simone Martini. Vous y verrez aussi une Sainte Marie Madeleine que l’on doit à Luca Signorelli. Le musée présente également au visiteur une impressionnante sculpture en bronze. L’exploration du musée ne s’arrête pas là toutefois. Il faut vous rendre sur d’autres sites, notamment à la cité médiévale, pour la continuer.

Le musée national de la ville mérite un traitement à part, bien qu’il soit logé lui aussi dans les enceintes de la cathédrale. Il renferme des objets retrouvés lors de fouilles entreprises sur le site des nécropoles dans les bordures de la ville. Vous ne manquerez pas d’être fasciné par les deux singulières tombes délicatement extraites du sous-sol et qui offrent miraculeusement dans un état quasi parfait les fresques dont elles furent ornées depuis des siècles. Les dessins montrent des scènes d’un repas funèbre et l’itinéraire conduisant au royaume des morts. Ils apportent un éclairage important sur les mœurs de l’époque.

Orvieto se définit comme une ville suspendue, en raison de sa situation géographique. Elle se trouve en effet sur un rocher élevé à 325 m par rapport au niveau de la mer. Des remparts montés autour de la cité achèvent de lui donner une allure de région isolée du monde. La conséquence de cette situation particulière, c’est que la ville ne peut se développer qu’en profondeur. Voilà pourquoi de nombreuses réalisations souterraines particularisent Orvieto. Au nombre des monuments sous terre se distinguent des puits creusés il y a plusieurs siècles par des Étrusques. À voir absolument.