De nombreux vestiges de cette civilisation disparue permettent de comprendre aujourd’hui combien elle était importante. Accordez-vous le temps d’observer une bonne partie des 138 tombes construites selon des techniques architecturales particulières. Les décorations qui relèvent ces sépulcres rappellent bien le caractère préislamique de cette culture. Non loin de ces tombeaux se dressent des sanctuaires dédiés aux cultes et pratiques religieux ayant eu cours avant l’ère islamique. Vous remarquerez des salles prévues pour des sacrifices ou des coins aménagés autour des béthyles, ces météorites transformés en objets de culte.

L’organisation spatiale du royaume nabatéen obéissait à des règles d’urbanisation qui, vues d’aujourd’hui, peuvent étonner plus d’un. À certains signes encore observables à divers endroits sur le site, vous comprendrez qu’une grande ville s’y était développée il y a plus de vingt siècles. La renommée du royaume était telle que le Coran en fait mention. Vous observerez notamment le tracé des rues et la disposition des grandes places. Vous constaterez aussi un système d’irrigation mis en place suivant une technologie qui facilite la conduite de l’eau vers les cultures dans le désert. Sont également perceptibles les traces des aqueducs acheminant l’eau pour les besoins des citadins.

Comme vous vous en doutez, il a fallu des fouilles archéologiques menées sur plusieurs siècles pour découvrir ce patrimoine de valeur inestimable. L’inscription exceptionnelle du site sur la liste de l’UNESCO est une conséquence logique de ce travail soigné. C’est en 1811 qu’il fut découvert. Mais il se passa un siècle avant que les premières fouilles soient menées, notamment par des archéologues dominicains. La tâche considérable accomplie par ces prêtres ouvrit la voie aux chercheurs du monde entier. Il y eut en particulier une série de fouilles conduites par une équipe de scientifiques saoudiens et français.