On doit le puits à degrés de Patan à la reine Udayamati. Celle-ci décida de sa mise en œuvre pour rendre hommage à son époux qui venait de disparaître. C’était à la fois un ouvrage qui répondait à des usages fonctionnels et qui traduisait des préoccupations esthétiques. Avec le temps, le bassin subit une submersion provoquée par la rivière Sarasvati, à côté de laquelle il se trouve. Un ensablement d’une grande ampleur acheva de le faire disparaître pendant des siècles. Il fallut attendre l’an de grâce 1980 pour que des recherches archéologiques permettent de révéler cette extraordinaire construction.

La particularité du puits à degrés de Rani ki Vav est qu’il épouse la forme d’un temple. Cependant, l’espace est creusé de manière à présenter, de la surface du sol au fond du puits, les niveaux d’un sanctuaire de sa base à son sommet. Vous pourrez admirer ce temple inversé, voué au culte de l’eau, considérée comme une divinité. En effet, chacun des étages à descendre avant d’atteindre le fond aqueux représente l’effort à consentir pour approcher de la divinité. Les motifs et les représentations qui ornent le monument traduisent bien le caractère sacré de l’œuvre.

Ce n’est pas à un ersatz que vous aurez affaire. Mais le véritable puits que fit construire la reine Udayamati. L’une des différences fondamentales entre l’ouvrage originel et le puits actuel est que celui-ci ne présente plus les aspects fonctionnels du premier. Néanmoins, tous les éléments constitutifs du monument ont gardé leur position initiale malgré les siècles. Si quelques apports de nouveaux matériaux ont été nécessaires, c’est pour assurer l’intégrité des pièces maîtresses de la bâtisse. En un mot, vous pourrez contempler le puits dans sa forme d’origine avec ses dimensions généreuses. Il est possible de descendre jusqu’au niveau le plus bas du puits où siégeait un réservoir de 23 m de profondeur.

Tout au long de votre randonnée sur les différents niveaux du puits, vous pourrez admirer des centaines de sculptures. La plupart d’entre elles sont des représentations de personnages de la mythologie. D’autres évoquent des scènes religieuses propres aux croyances de l’époque. D’autres font référence à des productions littéraires. Les sculptures majeures au nombre de 500 possèdent des dimensions à taille humaine, à l’instar de Vishnou et de ses nombreux avatars. Les images secondaires, qui dépassent le millier, sont visibles presque partout et contribuent à l’excellente ornementation du puits.