Antan, une colonie de Rome baptisée « Arausio », Orange fut arrachée aux Gaulois de tricastini par les anciens combattants de la deuxième légion de Jules César en l’an 40 avant notre ère. Ce fut durant le règne d’Auguste, l’empereur, qu’elle connut un notoire développement avec l’édification du théâtre, qui lui valut une renommée internationale. En l’an 391 le théâtre fut fermé et utilisé à d’autres fins. Durant la période médiévale, cette réutilisation lui valut la chance d’être préservée d’une quelconque destruction. Durant les guerres de religion au 16e siècle, il devint une oasis pour la population qui l’envahit.

« C’est la plus belle muraille de mon royaume ». Alors qu’il visitait le théâtre antique d’Orange, Louis XIV scanda cette phrase qui devint dès lors liée aux qualificatifs employés pour décrire la façade du théâtre. En effet, ses caractéristiques impressionnent. S’élevant à une hauteur de trente-sept mètres sur une longueur de cent trois mètres, le mur extérieur du théâtre antique d’Orange est non seulement beau, mais aussi imposant.  La façade est fractionnée en trois niveaux. Le premier niveau se compose de trois portes qui débouchent sur la scène. Sobre, le second est vide de tout ornement. Le dernier niveau présente, sur le mur, une suite d’arcatures.

Il s’agit de l’aspect le plus important du théâtre antique d’Orange, en ce sens qu’il contribue à la qualité du son. Durant les représentations, il était statique. Cependant des éléments ou accessoires mobiles étaient utilisés pour créer chez le spectateur un effet d’optique. Ainsi, l’illusion était facilement créée chez ce dernier qui croit voir des éléments en déplacement. À l’instar du mur extérieur, le mur de scène était aussi organisé en trois niveaux. Au centre se trouve la porte royale. Les deux portes latérales étaient utilisées par les acteurs secondaires. Une niche au niveau du mur de scène laisse découvrir une colossale statue de l’empereur Auguste.

La cavea avait la capacité de contenir environ neuf mille spectateurs. Ces derniers étaient répartis en fonction de leur classe sociale. La cavea se divise en trois zones réparties en trente-quatre gradins et espacées par des murs. Séparée des gradins par un parapet, à un niveau inférieur, l’orchestra formait un demi-cercle. La première zone dénommée « ima cavea » était constituée de 20 gradins. Les trois premiers étaient destinés aux chevaliers. « Media cavea », la seconde zone se composait pour sa part de 9 gradins réservés aux marchands et citoyens romains. Enfin, « summa cavea », la dernière zone était composée de 5 gradins. Elle était destinée aux étrangers n’ayant pas la nationalité romaine, aux esclaves et aux prostituées.