À l’intérieur de ce site millénaire, vous distinguerez 24 petites chapelles. La plus importante, celle qui attire des milliers de touristes chaque année, est l’église de la Transfiguration. Construite sous le modèle d’une basilique, elle est surmontée d’une voûte et possède un vaste portique. Vous pourrez voir dans la chapelle le sarcophage en marbre renfermant les reliques de Sainte-Catherine. Ce sont notamment la tête et la main gauche de la sainte. Des cloches installées en 1871 s’offrent encore à l’admiration des visiteurs. Parmi les petites chapelles attenantes à l’église de la Transfiguration se trouve celle dénommée chapelle du Buisson-Ardent. On raconte que ce serait à cet endroit précis que Dieu aurait investi Moïse de son rôle.

Le fonds documentaire du monastère est le plus important au monde après celui du Vatican. Il renferme près de 3 500 manuscrits. Ces documents datent pour la plupart d’avant l’an 1000 de notre ère. On y trouve des versions très anciennes de l’évangile. La majorité des textes sont en grec, mais quelques-uns sont en hébreu, en géorgien, en arabe, mais aussi en arménien ou en copte. Cependant, la bibliothèque n’est accessible qu’aux personnes munies d’une lettre de recommandation signée par l’archevêque du Sinaï.

Contrairement aux livres, la collection de mosaïques du monastère est ouverte au public. Ce sont au total 2 000 icônes de formes variées que vous admirerez. Elles sont en grande partie d’origine grecque ou russe. Vous contemplerez également des calices, dont celui offert par le roi Charles. Celui-ci exprima ainsi sa gratitude envers le monastère qui lui fit don d’une relique de Sainte-Catherine, en l’occurrence un doigt. Vous pouvez passer à côté de toutes les mosaïques, mais regardez absolument celle de la Transfiguration. C’est une magnifique pièce byzantine datant du VIe siècle. Elle représente le Christ transfiguré qui bénit de sa main droite.

Comme vous l’aurez remarqué en entrant dans l’enceinte, le site a toujours été protégé contre toutes sortes d’invasions. Les moines réussirent souvent à s’accorder la protection des grands de ce monde. Ce fut l’empereur Justinien qui ordonna sa construction. Au XVIe siècle, le monastère fut placé sous le protectorat du sultan turc Selim Ier. En 1798, c’est Napoléon même qui les prit sous ses bras !