La plaine des jarres est située dans la province de Xiang Khouang, sur un plateau autour de Phonsavan. Ce plateau s’élève sur une altitude moyenne de 1 200 mètres ; c’est là que se rencontrent les principales concentrations de jarres. Au total, c’est plus d’une soixantaine de sites différents qui sont disséminés sur la zone de la plaine des Jarres dont le centre est au Laos. La plaine des jarres constitue aujourd’hui une des attractions phares du Laos, qui accueille un nombre important de visiteurs affluant de toute part. Cependant, pour raison de sécurité, seuls trois sites sont ouverts au public.

Trois sites principaux valent le détour sur la plaine des jarres. Le premier, Bang An, se trouve à 7 km de Phonsavan, à proximité de l’ancienne base aérienne soviétique. C’est le site le plus riche, avec la Jarre la plus imposante. Le second site, Nancout, est plus modeste, mais tire tout son charme des deux collines qui lui servent de cadre et des arbres ombragés qui l’abritent. Enfin, le dernier, Siang De, se trouve à 35 km à l’ouest de Phonsavan. Il est accessible après la traversée d’un des deux ponts de fortune surplombant la rivière. Les jarres qu’on y découvre se trouvent en plein milieu d’un pâturage.

De différentes tailles et mesurant jusqu’à 8 m de circonférence, les célèbres jarres de la plaine du Laos sont disposés par groupe. Mais elles ne sont pas alignées. Ces jarres ont été taillées dans des blocs de roches monolithiques provenant de la région telles que le calcaire de grès, et parfois le granite. On trouve toutefois aussi, à quelques encablures de certaines d’entre elles des sortes de couvercles, en disque de pierre. Souvent de forme cylindrique et plus rarement angulaire, les jarres ne présentent aucune décoration, ni inscription qui renseigne sur leur origine.

Les archéologues s’arrachent les cheveux sur la question de l’origine des mystérieuses jarres. Les hypothèses sont multiples. La première étude archéologique des sites fut réalisée vers 1930 par Madeleine Colani. Elle révéla d’importantes traces de feu et des ossements humains calcinés. Madeleine Colani émit alors l’hypothèse que cette grotte aurait été un incinérateur naturel lors des obsèques, et que les cendres auraient ensuite été conservées dans les jarres. Malheureusement, les éléments de datation des os retrouvés ne permettent pas de tirer de conclusions précises. Cependant, les travaux de Madeleine Colani restent une base pour les archéologues qui cherchent toujours à percer le mystère de la plaine des Jarres.