Sylvain Tesson exprima un jour ces mots inspirés : « Recette du bonheur : Une fenêtre sur le Baïkal, une table devant la fenêtre ». Il fit part de son vécu, au bord de ce lac surprenant dans son essai autobiographique qu’il publia un an après son retour, intitulé Dans les forêts de Sibérie.

Unique en son genre, le Lac Baïkal contient une eau d’une transparence diaphane. De l’eau douce d’une pureté sans pareille, rendant visible le fond par plus de 40 mètres ! Le nihilisme et toute autre forme de pensées noires ne résistent pas à l’énergie d’un printemps au Baïkal. Par-delà le froid sibérien, la nature recouvre tout, la verdure et la vie regagnent la terre et les eaux pour un festival d’effervescence et de joie.

336 rivières se jettent et se gèlent en hiver dans le lac Baïkal. Puis les ours descendent ces cours d’eau et le lac devient un endroit enchanteur, fabuleusement lumineux. L’esturgeon y est convoité avec avidité pour ses œufs, son caviar, et les collines ainsi que les montagnes qui le bordent fourmillent d’une vie encore plus riche.

Contenant 20% des eaux douces gelées de la planète, le Baïkal et ses 3.15 millions d’hectares furent inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est aussi le plus ancien et le plus profond lac du monde. C’est notamment grâce à ces qualités extrêmes qu’une faune et une flore exclusifs à l’endroit ont pu se développer.

La paix au cœur des « Galapagos de la Russie », surnom qui lui fut donné en l’honneur de sa richesse naturelle, n’est pas une chose qui se refuse : c’est une chose qui se vit et se dévore, au bord du lac Baïkal.