Ce sont au total 11 édifices imposants intégralement taillés dans un vaste espace rocheux. Deux théories peuvent expliquer la mise en œuvre des travaux. La première avance que les sculpteurs auraient procédé d’abord à l’excavation par enlèvement progressif des pierres puis à la réalisation des façades et de la cour.La deuxième hypothèse, peu probable en raison de sa complexité, situe l’évolution des travaux de l’extérieur vers l’intérieur. La seule certitude, c’est que ces magnifiques bâtisses vous raviront ! N’oubliez pas les bons comportements de voyageur comme prendre des photos en variant les angles de vue. Vous reviendrez de votre expédition avec les plus belles images que vous ayez jamais prises.Ne manquez surtout pas de vous rapprocher le plus près possible du maqdas, le centre névralgique de chaque église. Il symbolise deux notions fondamentales de la chrétienté : l’Arche de l’alliance et le Décalogue. Évitez cependant de franchir le seuil de cette sainte pièce : c’est réservé seulement au prêtre.

Ces constructions régulières feraient pâlir d’envie même des édifices élevés selon les techniques architecturales modernes. À leur vue, vous remarquerez à peine qu’elles ont été tirées des fonds des roches par dégrossissement. Afin de réaliser la cour de l’église Bete Medhane Alem, il a été nécessaire de dégager, tenez-vous tranquille, jusqu’à 15 000 m3 de pierre !Pour aménager l’espace qui reçoit les fidèles dans cette église, 10 000 m3 de décombres furent extraits de l’intérieur. Quant à l’église Bete Giyorgis, de dimensions plus modestes, son intérieur a pu être aménagé par 450 m3 de dénivellement. Sa cour, en ce qui la concerne, s’est éclaircie à la suite de 3 400 m3 de dégagement.

Avant leur distinction par l’Unesco, les splendides monuments étaient menacés de disparition. Des mesures rapides ont dû être prises pour protéger les églises de l’érosion. Pour confier cette mission délicate aux meilleurs spécialistes, un concours a été lancé par l’organisme mondial en charge de la culture.Au terme de la compétition, le projet d’Aldo Aymonino, Lorenzo Sarti et Claudio Baldisserri a convaincu les membres du jury, formé d’experts en réfection de monuments historiques. C’est donc grâce à ces architectes italiens que vous découvrirez bientôt les impressionnantes églises monolithiques de Lalibela.