L’histoire d’Apamée débute depuis le Paléolithique. Au moment de l’Empire perse, la ville s’appelait Pharnaké. Elle fut annexée à la Macédoine quand Alexandre le Grand conquit ce territoire, elle s’appela alors Pella. Après la mort d’Alexandre, ses territoires furent partagés. Ainsi, Séleucos 1er, son successeur et fondateur de l’Empire Séleucide, devint propriétaire de la Syrie ainsi que de l’est de l’Asie Mineure. Ce dernier créa la nouvelle ville d’Antioche qu’il nomma Antiocheia en mémoire d’Antiochos, son père. Séleucos 1er ne s’arrêta pas là. Il fortifia et agrandit Pella, puis la cité changea de nom pour devenir Apamée, en référence à sa femme Apama.

Parmi les nombreux vestiges que présente le site archéologique d’Apamée figure le grand temple de Zeus Bêlos, qui jadis attira de nombreux touristes. Ces derniers se déplaçaient vers ce sanctuaire non seulement pour en admirer le prestige, mais également et surtout à cause de son caractère oraculaire. Détruit au quatrième siècle il ne reste malheureusement de ce temple que les fondations ainsi qu’une terrasse qui surplombe l’agora. Bien que détruit ce temple demeure une des attractions phares du site archéologique. En le parcourant, vous remonterez à la période hellénistique ; période au cours de laquelle le culte de Zeus était présent à Apamée.

Apamée n’est pas uniquement riche en temples. Le site archéologique peut également se prévaloir d’avoir été un point crucial pour le christianisme en Syrie. En effet, les différentes fouilles du site ont révélé la présence d’une dizaine d’églises qui forment un complexe s’étendant sur une superficie de plus de douze mille mètres carrés. Ce complexe ainsi formé, dit « au triclinos », comprenait entre autres à l’Est la Cathédrale. L’ensemble architectural comprenait aussi le palais épiscopal qui demeure incontestablement l’un des plus importants de l’ancien Orient. La grande mosaïque de chasse utilisée dans la décoration de la cathédrale laisse imaginer la beauté qui y régnait antan.

Depuis 2001, le site archéologique d’Apamée semble être un véritable chantier. À cause de l’importance qu’il revêt, tout est mis en œuvre pour qu’Apamée retrouve son aspect originel. Bien sûr sans que les fouilles soient interrompues. C’est une double mission à laquelle participent de nombreuses équipes d’archéologues chevronnés, et d’universités et organisations internationales. Ces différents travaux visent à mieux évaluer les richesses archéologiques que présente Apamée. Que ce soit du côté nord-est ou au centre, les travaux se mènent en parallèle avec le financement de la Fédération Wallonie Bruxelles et du Fonds National belge de la Recherche scientifique.